J’entends tes arguments Bernard, tu t’inscris en faux et tu as raison. Toutefois, pour nous qui circulons tous les jours de l’année à monocycle aux heures de pointe, je peux te certifier que ça se dégrade dans des proportions inquiétantes, sans cesse et ça ne se stabilise pas, on est démuni, ma fille autant que moi ; on s’adapte tous les jours, mais on ne sait plus quoi faire ! …
Je sais qu’on n’a pas tous les mêmes sensibilités, mais il y a des faits, des faits récents que je préfère garder pour moi, par respect pour les familles des défunts (des enfants, des parents, c’est horrible), mais on continue néanmoins de tolérer que les voitures et les poids lourds traversent les centres-villes à 70-80 km/h, tout en faisant des SMS sur leurs genoux, en klaxonnant, et en invectivant tout le monde sous prétexte qu’ils bossent et sont pressés !
Ils agissent comme s’ils étaient en guerre, des survivants, comme si nous étions des obstacles qui se dressaient en travers de leur chemin, des ennemis !
Et on continue comme ça, dans l’indifférence générale, parce qu’on n’a pas le choix, parce que c’est compliqué, parce qu’on ne trouve pas d’autres solutions, parce qu’il faut bien que les gens aillent bosser, pour bouffer, pour payer leurs factures, pour financer l’assurance maladie, pour payer les retraites et pour tenter de renflouer le déficit de l’État, et on continue de faire n’importe quoi, parce qu’il faut bien que les entreprises françaises restent concurrentielles, pour pas que l’économie se casse la gueule !
C’est devenu notre quotidien, malheureusement, et je ne pense pas que ce soit des généralités. J’appelle plutôt ça la misère
, mais je t’envie de pouvoir rester optimiste dans de telles circonstances. 