" Quand votre corps a des trous de mémoire "
Je déterre ce fil de discussion, car j’ai eu hier à mon tour une grosse frayeur, une crise soudaine de position tordue ! 
Je roule pourtant depuis longtemps, régulièrement, et je ne pensais pas en repasser un jour par cette étape particulièrement ingrate : tout à coup, je me vois contraint de me tordre pour maintenir mon équilibre et moi qui me tiens toujours bien droit et détendu, je me retrouve subitement dans une posture épouvantable, complètement tordue et inconfortable,épaule droite vers l’avant et mono penché à gauche… 
Ça m’a pris comme ça, tout d’un coup, sans même que je comprenne pourquoi, et il n’y a rien eu à faire pour corriger ça, sinon tenir la poignée avec la main droite et tirer continuellement pour redresser le mono (et mon dos) ! 
…
Alors j’ai réfléchis, je me suis dit que c’était peut-être le fait de rouler avec des pédales auto., ça crispe un peu (il faut le reconnaître), sauf que ça fait déjà plusieurs semaines que je roule en pédale auto et jusque-là, ça ne m’a jamais posé ce genre de problème… 
J’ai lu ici que d’autres avaient rencontré le problème par le passé, et que ça disparaissait quelques temps après, sans qu’on comprenne vraiment pourquoi.
Et je me suis rappelé ce que j’ai écrit ici également il y a peu, qu’ il ne fallait en définitive pas grand-chose pour perdre ses repères et avoir l’impression d’avoir tout perdu ! 
Nombreux sont ceux qui ont cherché une explication à cette crise de la position tordue, incriminant tantôt leur tendance à se crisper, tantôt l’intégrité de leur matériel et plus généralement le dévers…
J’ai réfléchi encore, puis j’ai fini par trouver, et ça n’était vraiment pas grand-chose dans mon cas, la selle était légèrement de travers, tout simplement ! 
C’était tout con, mais je n’y ai pas du tout pensé, car ça ne m’arrive jamais, (une fois réglée, je serre bien fort et je ne touche généralement plus mes réglages de selle).
Dimanche, on allait chez les grands-parents pour fêter l’anniversaire de notre cadette. Comme d’hab., je vais pour mettre mon 29 dans le coffre (je ne me sépare jamais de tous mes monocycles en même temps, il faut toujours que j’en ai un ; pour moi c’est essentiel et rouler, ça me fait me sentir mieux). Sauf que ma femme a changé de voiture de fonction, on est passé d’un grand break à un petit SUV tout ramassé, avec un coffre certes pas ridicule, mais dans lequel mon 29 ne rentre pas tout à fait ! 
On était déjà à la bourre, ma femme commence à me dire laisse ton monocycle… Ah non ! J’attrape les clés Allen, j’enfonce l e tube de selle à fond et je le fais pivoter pour faire en sorte que ça rentre ; lorsqu’on arrive, je n’ai pas de mal à remettre la selle en place ; quand on repart, je desserre à nouveau la selle pour pouvoir faire rentrer l’ensemble dans le coffre ; arrivés chez nous, je récupère mon mono dans le coffre et je remets la selle en place, mais à la va vite, car il fait déjà nuit, je n’y vois rien et nous sommes pressés ; et voilà le souci : quelques degrés ont suffi pour rendre le monocycle inutilisable, sauf que je ne m’en suis pas du tout rendu compte, et que 2 jours plus tard, j’ai repris le monocycle sans même y penser, avec la selle de traviole.
Hier, lorsque j’ai compris, j’ai redressé la selle et ça a immédiatement corrigé le problème, c’était le jour et la nuit ! 
Tout ça pour un malheureux décalage d’un ou deux degrés à tout casser !
Alors je le redis, il ne faut en définitive vraiment pas grand-chose pour perdre ses repères et avoir l’impression d’avoir tout perdu, mais ce n’est pas forcément le cas, parfois même loin de là !
Moralité, quand ce genre de petit défaut change soudainement nos habitudes, nous fait perdre subitement nos repères, inutile de nous culpabiliser, de douter ou de perdre confiance en soi, mais plutôt faire preuve de patience et considérer calmement le problème.
Comme l’ont écrit récemment Maxence et chouch, mieux vaut poser le cerveau, ne pas trop intellectualiser, enfin,autant que possible !
Je pense aussi qu’il est préférable de changer assez souvent de monocycle et de pratique, de ne pas s’enfermer dans des habitudes, mais de sortir de sa zone de confort et d’aiguiser sa capacité à se réadapter rapidement, à des tailles différentes, à des conditions différentes, ou encore à des défauts et toute autre forme d’imprévus.
Je prends le temps de vous raconter ma petite mésaventure et j’espère que ça va pouvoir aider certains à reprendre confiance en cas de crise de la position tordue, ou pour le cas où ils auraient l’impression que « leur corps a un trou de mémoire »… 
