Bon voilà, le mono est de retour. C’était plus tôt ce jour mais fallait retourner bosser avant d’avoir le temps de raconter ça…
Donc hier soir, après avoir appelé le 17, j’ai fini par aller au commissariat où on m’a expliqué - le gars était sympa - que le mieux était de déposer plainte le lendemain matin puis rappeler le 17 dix à quinze minutes avant d’aller au rendez vous avec le « vendeur ». Ah oui j’oublie de dire que Didier avait échangé avec lui pendant la journée, et en était resté à « fin de matinée vendredi » pour lui acheter s(m)on mono.
Au réveil, après une nuit courte et agitée, quelques sms avec Didier. Il m’a donné le numéro d’un monocycliste de la région parisienne qui est dans la police. Je dirais pas son nom des fois qu’il ne soit pas ok à ce que sa profession soit divulguée. Il m’a confirmé que c’était le mieux à faire : aller porter plainte dans mon quartier puis honorer le rdv en prévenant le commissariat.
J’ai alors pris contact avec le vendeur, Didier n’étant pas chaud pour continuer ce qui se conçoit. Le gars ayant son numéro. Puis je suis parti porter plainte. Il devait être 9h30.
Le gars m’a rapidement répondu et on a convenu d’un rdv pour 12h30 à la place de la Nation. J’ai attendu dans le couloir au commissariat et au bout d’une heure j’ai eu droit à mon premier policier moins sympa - tous les autres étant bien jusqu’à ce moment. « Nation ? C’est pas vraiment notre secteur, je sais pas si vous faites bien d’être là ». Oui mais le 20ème arrondissement c’est là où je vis… Le temps filant, j’ai pu décaler le rendez-vous pour 13h et ai réussi à ne pas donner mon téléphone au vendeur qui devenait insistant.
A partir de 12h, j’ai commencé à envisager un plan B et j’ai fait signe à Laurent, connu de ceux qui font la rando du mardi, et qui se trouve être un voisin. Il m’avait proposé de m’accompagner alors j’ai confirmé. J’ai rempli une pré-dépose de plainte pour gagner un peu de temps. Et puis il a fallu se rendre à l’évidence : il était 12h45, et je n’avais plus de temps d’attendre. J’ai sauté sur mon vélo, j’ai foncé le poser chez moi (vers Nation) puis je suis parti à pied pour le rendez vous. En chemin, j’ai appelé le 17 pour leur dire que j’avais pas pu déposer plainte mais que j’allais au rendez vous. Ils m’ont dit qu’ils envoyaient de suite une patrouille en renfort, qu’il fallait que je garde mon téléphone à porté de main, que je décroche si je vois un appel masqué car ce serait eux etc. J’ai envoyé l’info à Laurent par sms et il m’a répondu depuis Nation qu’il ne manquait plus que… mon mono !
On s’est rejoint au milieu, lui sur son gyropode électrique (c’est bien ça le nom ?), et pas de KH en vue. J’avais appelé le vendeur juste avant ça, en numéro masqué, et était tombé sur sa messagerie. On a attendu un moment, rien à l’horizon. « Bon il a du flippé que j’appelle en masqué ». Puis j’ai réalisé que j’avais un message Bon Coin : « Rappelé moi ». Laurent s’est éloigné de moi et j’ai rappelé le gars. Et effectivement, il a débarqué rapidement, avec mon mono. Un d’jeunz, 17 ou 18 ans max. J’ai fait genre « suis intéressé », « pourquoi le vendre ? ah il est à votre oncle, ok ! » puis j’ai senti Laurent arriver derrière lui. Là j’ai dit au gars, ultra calmement et froidement : « Il est vraiment bien. Je vais le prendre. Le reprendre. C’est le mien en fait ». Laurent avait commencé à s’approcher et le gars a du le sentir. D’un coup il a commencé à se barrer en courant. Là je suis parti derrière lui, limite sans comprendre ce qui me poussait à le faire.
Pour tenter de l’arrêter, je lui ai sauté dessus - dans mon cerveau ça allait au ralenti genre « attrape sa tete et protège la tienne! ». On s’est crashé par terre, il a réussi à se dégager et repartir. J’ai perdu un peu de temps à ramasser mon tél qui avait volé, et suis parti derrière lui. J’ai couru jusque la rue d’Avron (500m ?) et là j’ai perdu sa trace. Laurent m’a rejoint sur son mono électrique, portant le KH à la main. On a discuté un instant, il avait aussi le bonnet du gars à la main. Et là, qui on voit sortir du supermarché sur la rue d’Avron ?
Il nous a vu, est reparti en courant, moi aussi tout en poussant le KH. Laurent a accéléré à fond et l’a rattrapé rapidement. Ca booste ces monos électriques ! Il lui a jeté son bonnet en disant un truc du genre, si je me souviens bien « c’est à toi, et imagine pas pouvoir me semer, file maintenant ! » puis il m’a rejoint. J’ai arrêté de courir. On a décidé que c’était le moment d’arrêter. On avait mon mono.
Et là, au bout de quelques instants, j’ai eu un message du gars qui m’a dit « dsl on es quitte alors ». S’en est suivi un échange surréaliste de messages entre ses « c pas moi c un pote ki l’a pri », mes « ah oui mais la loi fait pas trop la différence entre voleur et receleur », et autres. J’ai fini par lui dire que je ne porterai pas plainte mais que je voulais juste ne jamais devoir le recroiser. Il m’a remercié pendant encore une dizaine de messages. Quand je lui ai dit qu’il m’avait couté un trou à mon jean il m’a meme proposé de m’apporter un vélo volé par son pote ! Il avait l’air sincèrement flippé et embêté de ce qu’il avait fait, c’était inattendu.
Et à ce moment, vous vous dites… Et la police ? Ah oui je les avais presque oubliés ! 45 minutes plus tard, une fois chez moi, mon téléphone sonne « vous êtes toujours à Nation monsieur ? ». Ah non, mais merci quand même. Je lui ai fait un petit résumé et elle me dit « ah ben, vous auriez du filmer ça devait être quelque chose ! ».
C’est vrai que c’était quelque chose…