Mercredi 20 juillet 2011, Corrieyairack.
Le réveil est très dur. Tout est encore trempé de la veille et je me résigne à vider l’eau accumulée dans mes chaussures pour y plonger mes pieds. Je n’ai croisé absolument personne hier, et cela diminue un peu plus mon moral. S’il n’y avait pas eu cette descente qui m’a nargué toute la nuit, je crois que je serais resté au lit. Je troque mon café habituel pour une soupe qui me réchauffera davantage. J’ajoute dans ma polenta ce matin un peu de miel, un grand luxe ! Je plie la tente et fais mon sac. Je m’aventure enfin sur cette descente en lacets. Et bien je peux vous dire que si la montée était à refaire dans les même conditions, je signe tout de suite !
Un vrai régal, une piste assez large, tout en lacets, sur des kilomètres, des franchissements de ruisseaux à gué, tout est réuni pour un moment magique. Que c’est bon, j’en ai déjà oublié ma mauvaise nuit !
Je rejoins ensuite une route, cela me permet de souffler un peu et de reprendre mes esprits après tant d’émotions ! La route est assez vallonnée mais la journée de marche d’hier ne m’a pas épuisé les jambes, je ne fais que très peu de pied-à-terre. Sur cette section, je dois jouer avec les moutons, autour et sur la route, pour ne pas entrer en collision avec eux. Je dois siffler pour annoncer mon arrivée, car le mono étant plus rapide et beaucoup plus silencieux qu’un piéton, je redoute qu’un méchoui surpris de me voir arriver sur lui au dernier moment ne tente de se sauver en me coupant la route.
Le midi, j’ouvre une boîte de sardines et partage une pomme avec un écureuil à queue blanche.
Il est presque 18h, je pose ma tente dans une prairie à l’écart de la route. Je dois jouer serré pour trouver un endroit où m’installer, des vaches ont miné le terrain. Je descends jusqu’à la rivière très calme une centaine de mètres plus bas, je m’installe ici une petite heure pour envoyer quelques SMS et rédiger mon journal de la journée. Magie de l’Écosse, j’ai même droit à un rayon de soleil, le confort de ce soir après la soirée et la nuit précédente me donnerait presque envie de pleurer !
Cette nuit s’annonce excellente. En plus je vais me cuisiner mon haggis, à avoir vu des moutons toute la journée, ils m’ont donné faim avec leur air … succulent Je me rends compte en remontant depuis la rivière jusqu’à la tente que je me suis installé dans un zoo. En à peine 3 minutes, j’ai croisé une famille de chevreuils (ou assimilé), un lapin et un faisan.