Préambule
Le choix de ce circuit plutôt qu’un autre ne fut pas facile. Je disposais de 7 jours, d’une roue, et d’un sac à dos. Je tenais à passer un maximum temps sur la route pour pour voir du pays. Mes critères de choix furent donc :
Un circuit assez long - Une région où la météo serait plutôt favorable - Minimiser les temps de transport pour rejoindre telle ou telle autre région - Un circuit offrant des étapes pas trop longues - Et enfin un relief avec un dénivelé global raisonnable compte tenu du fait que je roulerai « assez chargé ».
N’ayant pas eu l’occasion de peser mon sac pendant mon périple, je l’ai reconstitué studieusement une fois de retour à la maison.
Sac vide : 1,830 kg
Sac plein : 9,800 kg sans eau ni nourriture (y compris Teddy 109 g)
Ravitaillement pour la journée, en moyenne : 1,5 d’eau + quelques barres de céréales 0,150 kg + Cacahuètes 0,200 kg + 1 ou 2 fruits 0,200 kg. Soit environ : 2 kg
Total : 11,800 kg
Dans la sacoche de selle (vide : 0,140 kg) j’ai réussi à caser : Outils, chambre à air - éclairage - antivol. Soit : 1,100 kg (à déduire du sac à dos)
Cela peut paraître lourd pour quelqu’un qui ne campe pas. J’avais quand même prévu, en cas de galère, de quoi dormir à la belle étoile ou sous un abri de fortune. J’avais pris un sac de couchage léger avec une housse de sac qui finalement ne m’ont pas servi.
Je me mis donc à éplucher soigneusement mon « Cycling New Zealand Guide », acheté à Paris avant mon départ, pour y trouver la randonnée idéale … Bien sûr je ne manquai pas une occasion sur place de demander conseil sur la meilleure destination pour mon projet.
Finalement fort peu de circuits proposés dans le guide remplissaient toutes les conditions pré-citées. Mon choix se porta donc sur la région de Nelson - Marlborough, située au nord ouest de l’île du sud.
Une fois la décision prise il me fallut planifier mon circuit plus précisément de manière à trouver gîte et couvert à chaque étapes. Pour se faire je m’adressai à Charlotte de la réception du YHA de Wellington qui outre sa gentillesse fut d’une grande efficacité. Tous les « backpackers » de NZ sont un peu des offices du tourisme. C’est donc en quelques clic et coups de téléphone, depuis la réception du YHA, que toutes les réservations des « backpackers » sur ma route furent prises y compris celle pour le ferry pour me rendre à Picton, point de départ de mon circuit.
Le ferry, au premier abord pas très confortable, me réserva cependant une bonne surprise. En cherchant une place pour m’installer confortablement durant ces 3h20 de traversée j’ai repéré des cabines avec couchettes qui normalement sont fermées et réservées aux conducteurs de camions. Certaines d’entre elles étaient restées ouvertes. Coup d’oeil à droite - Coup d’oeil à gauche - Pas de camionneur à la recherche de sa couchette. Et hop ! Je me suis mis en mode [sieste allongé]pour 3h. Prudent, j’avais quand même placé Teddy en mode [guetteur éveillé]en cas d’alerte. Avant de finir ma nuit sur le ferry j’ai rencontré deux cyclo-touristes australiens, qui eux, étaient sur un road trip bien plus long que le mien. J’étais assez envieux, d’une part de leur long voyage, d’autre part de leur remorque mono-roue (BoB) Un jour j’y viendrai …
En fait mon circuit débuta à Wellington puisqu’il me fallut me rendre à mono au terminal d’embarquement du ferry. Ce n’est certes pas les 2 km entre le YHA et le terminal qui méritent d’être cités mais plutôt l’heure bien matinale et surtout mes premiers tours de roue avec le sac au dos. C’est donc à 6h00 du matin que je quittai l’hôtel pour un appareillage prévu à 8h00. Les démarrages en 36" n’ont jamais été mon fort, certes. Mais la combinaison du départ matinal, du sac au dos chargé, et de quelques rafales de vents assassines a rendu mes premiers tours de roue bien pitoyables. Je n’ose vous dire combien de vaines tentatives ont précédé mon départ effectif. A ce moment précis une réflexion me traversa l’esprit : " Et bien mon pote t’es mal barré. Il te reste encore 330 km à faire …"
L’épisode suivant me confirma la justesse de ma pensée. A la fois euphorique suite à mon démarrage enfin réussi et pas encore tout à fait réveillé, je me suis retrouvé à rouler du mauvais coté de la route, me faisant par là même, une belle frayeur.
Me voilà donc parti sur ce circuit annoncé pour 331 km sur lequel les points forts sont les forêts denses aux espèces végétales et animales endémiques - Les routes en bord de mer - Les montagnes en toile de fond - Les vignobles.
Sept jours plus tard, j’étais de retour à Picton sans bobo mais avec plein d’images dans la tête. Finalement j’aurai parcouru près de 350 km en 5 jours de route. Je me suis octroyé 2 jours de repos à Nelson qui ne manquait pas d’attraits pour un tourisme plus conventionnel.