Hier, comme je le fais souvent sur nos pistes cyclables, pour x raisons, je roulais tranquillement à gauche…
Ces pistes, qui traversent notre ville, sont très fréquentées et pas seulement par des cyclistes. Ce sont davantage des promenades où se côtoient les passants, des enfants qui rentrent de l’école, les gens promenant leur chien, des parents promenant leur bébé dans des poussettes (parfois les deux en même temps, et des fois à plusieurs couples et ça peut même faire des nœuds 
), des personnes handicapées, des fauteuils roulants, des déambulateurs, des cycles, mais aussi des VAE et autres trottinettes électriques (et je je ne parle des automobiles aux croisements avec les routes) ! 
Bref, on dira plutôt une promenade qu’une piste cyclable, un endroit où ça circule beaucoup, un peu n’importe comment, mais où on cohabite plutôt intelligemment, et où l’on se montre courtois et vigilants pour le bien et dans l’intérêt de tous.
À part les vélos taffeurs aux heures de pointe et certains full lycra, qui ne connaissent pas notre ville, la traversent à toute berzingue et ne voient pas l’importance de ralentir dans ces zones, globalement ça se passe très bien ( il n’y a pas de bobo à déplorer). 
Pour en revenir à nous, les monocyclistes, globalement, on a tous naturellement tendance à rouler du côté qui nous arrange le mieux, pour gérer le dévert ; pour ma part, lorsque c’est dégagé devant moi, j’ai tendance à me ranger à gauche ; pour le cas où un cycliste ou un VAE très rapide arriverait derrière moi (en général , on les dérange parce qu’on est trop lent et du coup, ils accélèrent et nous doublent souvent dangeureusement, sans prévenir, dans une longue courbe très fluide (à la manière de celles que l’on peut avoir dans un jeu vidéo), et alors qu’il y a parfois d’autres cyclistes en face !@ Lorsque je roule à gauche, j’ai remarqué que plutôt que d’accélérer et de me doubler à toute vitesse, ils ont tendance à ralentir et à se signaler avant de dépasser. Je leur fais alors un petit signe de la main droite, je leur confirme que je ne vais pas me rabattre et qu’ils peuvent passer sur ma droite.
C’est également une habitude que j’ai prise car on roule souvent à deux avec une de mes filles, pas toujours côte à côte (car je suis plus lourd et + rapide), que lorsque je suis derrière elle, par moment elle freine brutalement ce qui n’est pas très agréable, pour éviter de s’accrocher entre nous (ça nous est déjà arrivé), mais aussi parce que j’aime bien avoir du dégagement devant moi, pour pouvoir tout voir, anticiper, la doubler rapidement si nécessaire et aller sécuriser le prochain croisement (je vais en éclaireur).
Bref, hier, j’étais seul et je roulais tranquillement sur la gauche (il n’y avait pas un chat) ; un mec (que je connais, mais qui est particulièrement désagréable) me double par la droite sans se signaler ni se retourner, mais en bougonnant et en me déversant un flot de reproches. Je le reconnais, le nomme, le salut sur un ton décontracté (la politesse avant tout).
C’est la première fois que quelqu’un réagit de cette manière très négative, même si j’admets que ma manière de faire n’est pas très orthodoxe, et du coup je vous en parle ici pour savoir vos propres mœurs et connaître vos avis sur la question…
Sur la route, il m’arrive de rouler à gauche, à l’ancienne, mais plus rarement (dans le cas des routes nationales ou départementales très droite, avec une très bonne visibilité qui permet de s’assurer qu’il n’y a pas de cyclo en face) ; l’idée est de voir arriver le danger en face, plutôt que de risquer d’être fauché par un camion ou un chauffard ; la contrainte est de devoir s’arrêter et se mettre sur le bas-côté lorsqu’il y a un cyclo en face.
Sur les grands axes urbains, il m’arrive aussi d’emprunter les terre-pleins, les voies centrales, les voies de bus, etc. Bref, je m’adapte comme je peux, j’avoue que je roule un peu n’importe comment, mais j’évite au maximum les trottoirs , où vu ma vitesse, j’estime désormais représenter un danger pour les piétons !
Vous nous direz ce que vous en pensez…
J’ai oublié de le préciser, mais à Bordeaux depuis plus de 10 ans, avec les travaux du tramway, les travaux de la rocade, les travaux d’assainissement et de remaniement des conduites d’eau et de gaz, et plus récemment les travaux du BHNS (bus à haut niveau de service), toute la communauté urbaine est paralysée ; Bordeaux, c’est Beyrouth : la plupart des axes sont concentrés sur une voie en alternance, voire carrément fermées à la circulation, et lorsqu’il y a 2 voies, elles ne permettent même pas à un bus et à une voiture de se croiser ; c’est super dangereux pour les piétons et les cyclistes ! Il y a des bouchons astronomiques, tout le monde s’énerve et s’engueule dans tous les sens, en clair c’est le bazar total ! Du coup, les zones que je désigne comme « terre-pleins » sont souvent des parties de la chaussée qui sont temporairement fermées à la circulation (parce que raclées et en attente d’enrobé…) ; en fait, on se faufile comme on peut, et quand on en a marre ou qu’on se sent trop en danger, on monte dans un bus (comme en Ukraine, où il est impossible de rouler à vélo, car il n’y a aucune infrastructure, aucune piste cyclable) ! Tu m’étonnes que tous les bobos veuillent se barrer et que le foncier se casse la gueule à Bordeaux !
