Comparaison de différents monos

Ouaaah ! Gros boulot, bravo.

Pour le poids du rider je ne suis pas convaincu… Ne vaudrait-il pas mieux parler de puissance (en proposant une échelle) ; puissance c’est-à-dire capacité à développer beaucoup en moulinant peu ? Puissance que l’on pourrait peut-être mesurer en effectuant un test (à définir…)

J’ai fait aussi quelques chronos avec différents monos mais il m’en reste à faire avant de tout poster.

Encore bravo pour les tableaux et les explications.

Pour le champ « poids du rider » Il s’agit effectivement de ce que tu appelles « la puissance »… mais j’ai évité soigneusement le terme car physiquement la puissance, c’est autre chose. En effet, elle s’exprime en Watt, ce qui correspond à une quantité d’énergie délivrée par seconde.
Donc au sens strict du terme, quelqu’un qui pédale fort mais lentement va fournir exactement la même puissance (ou quantité d’énergie par seconde) qu’un autre pédalant 20% plus vite et 20% moins fort… La corolaire est que ces deux personnes iront exactement à la même vitesse.

J’aurais pu choisir de nommer le champ « couple max » au lieu de « poids » mais il aurait été moins aisé aux utilisateurs du calculateur de donner la bonne valeur. Là, le calcul est fait pour eux en arrière plan de manière simple.
Par contre on ne voit pas forcément immédiatement ce que le poids vient faire là et cela amène effectivement à se poser des questions sur le modèle utilisé.
En pratique, je pense effectivement que la force maximale applicable par le rider est peu différente de sa masse lorsqu’il est en danseuse. En tout cas s’il ne tire pas sur sa poignée de selle, ce qui est a priori peu courant une fois la vitesse stabilisée…

A priori une fois la vitesse max atteinte, se mettre en danseuse c’est faire la bise à l’asphalte instantanément.
Je suis d’accord avec toi si on parle d’accélération max, pas de vitesse.

*Pas faux Zagg, j’ai hésité à écrire « en danseuse » pour la raison que tu as si poétiquement décrite. :mrgreen:
Mais je trouvais la comparaison pratique pour faire passer l’idée que peu importe la sportivité du rider, s’il est trop léger il ne pourra pas réduire ses manivelles autant que son collègue plus lourd.
Je suis conscient qu’une grande partie du poids du monocycliste repose en fait sur la selle, mais c’est de moins en moins le cas au fur et à mesure que la vitesse s’élève.
Et je fais l’hypothèse que tous les riders peuvent mobiliser au maximum une force égale à un pourcentage fixe de leur poids.

Cette hypothèse n’est utilisée que pour les très gros développements (du genre G26 : 40,5pouces 110mm). La détermination de ce pourcentage m’a couté 3-4 vol planés à plus de 30km/h donc je veux bien croire qu’il dépend aussi de l’habilité du rider. En outre, c’est la seule partie du tableau où je peux utiliser une bonne vielle loi physique reconnue et non pas des loi extrapolées graphiquement donc j’avoue que je suis assez confiant sur ce choix. Après le meilleur moyen de vérifier, c’est l’expérience. Alors je recrute! :wink:

Petits calculs illustratifs :
Frottements aerodynamiques f = Cx Rho S v²
Sans détailler l’équation que certains reconnaitront, si je remplace les constantes en prennant un monocycliste de section standard qui évolue dans… de l’air, on a alors grosso-modo:
f = 0.023 * v² (avec f en kilogramme-force et v vitesse en km/h)
f(15km/h)= 5.2kg
f(30km/h)= 20.8kg (le double de vitesse donc le quadruple en frottements)
Si je prends maintenant une roue de 26 pouces (rayon=345mm) et des manivelles de 125mm j’en déduis les forces suivantes à appliquer sur la pédale:
F(15km/h)= 5.2345/125= 14.3kg
F(30km/h)= 20.8
345/125= 57.2kg!
Pour ma part j’ai établi un chrono à 28.4km/h soit F=0.02328.4²345/125= 51.2kg sur les pédales.
Soit 80% mon poids, donc cela semble coller!

*Après il y a effectivement le problème des accélérations, dont je n’ai pas tenu compte car ce qui nous intéresse en longue distance c’est la vitesse une fois lancé.
Mais pour passer de 0 à 18 km/h en 10 secondes (accélération pourtant modeste) il faudra par exemple appliquer un surplus de force sur ses pédales égal à 50% du poids rider+mono, ce qui est loin d’être négligeable!
A mon sens c’est là qu’interviennent les 20% de mon poids qui seraient « non mobilisés » pour maintenir les 28.4km/h de mon chrono : c’est une réserve d’accélération qui permet d’ajuster les déséquilibres avant-arrière. Si je néglige le poids du mono, et que je reste sur l’hypothèse des 20% de réserve, je vais pouvoir rester sur mon engin si et seulement si ma vitesse ne varie pas de plus de 0.72km/h en 1 seconde. J’ai alors intérêt à bien anticiper les micros nids de poules et les trajectoires des promeneurs!

On peut certainement finir par se sentir à l’aise avec seulement 0.2km/h par seconde en marge d’accélération mais cela demande une grande stabilité et un d’entrainement spécifique aux grandes roues. Typiquement cela veut dire que vous ne sentez même plus le jeu du schlumpf tellement votre pédalage est régulier… Le modèle utilise 80% du poids mais rien ne vous empêche de tricher sur votre poids si vous jugez que vous avez besoin de + ou moins de marge d’accélération.

NB: Lorsqu’on a atteint cette limite de couple les chutes en avant ne sont pas si méchantes que ça : on n’a pas assez de force pour appuyer sur la pédale mais du coup elle constitue un appui « immobile » pour s’éjecter vers le haut et courir…
Si on n’a pas atteint cette limite de couple, c’est qu’on a atteint notre fréquence de pédalage max et là la chute en avant est plus délicate car les appuis manivelles se dérobent. Vous essayez donc de courir au ras du sol quelque mètres avant de terminer en roulade…

Pour moi, cette phrase est fausse. Personnellement, lorsque je veux approcher de ma vitesse maximale, j’allège les pieds et je travaille la fluidité. J’ai donc plutôt MOINS de poids sur les pédales avec l’augmentation de la vitesse.

Gingo, j’ai la même sensation que toi quand il est question de faire de la vitesse sur des petites roues (entendre « ratio Roue/maniv faible ») : essayer d’alléger la pression sur les pédales permet effectivement d’annuler le louvoiement parasite et d’augmenter la cadence de pédalage.

Mais ici je discutais du cas particulier des grandes roues avec manivelles courtes où ce n’est pas la fréquence mais le couple à fournir qui limite le rider.
Peu de personnes ont eu l’audace de tester à haute vitesse des manivelles de 100mm sur une G29 et donc de tester leur couple max en dehors des phases d’accélération, alors que la plupart d’entre nous ont effectivement déjà flirté avec leur fréquence max grâce aux petites roues…
C’est donc difficile de bien séparer les choses.

Du coup, pas sûr de pouvoir te convaincre facilement qu’il il y a 2 cas de figures distincts. => Si tu as toujours des doutes, dis-moi pourquoi! :wink:

En tout cas bravo pour ces recherches.
Reste plus qu’à unifier tout ça maintenant qu’on a trouvé le bozon de Higgs.