Non, non, je n’ai pas mal orthographié gaufres.
J’ai commencé le monocycle hier, soit le jeudi 25 novembre 2011 de notre ère.
Je n’y connaissais strictement rien et ma seule expérience de ce véhicule était un bref essai de 3 minutes il y a deux semaines.
Ce sujet a pour but de parler de mon apprentissage avec ma vision de méga néophyte. Il s’adresse surtout à ceux qui voudraient aussi franchir le pas… Enfin, la roue. J’ai suivi pas mal d’instructions disponibles sur le wiki et ailleurs, mais la réalité est toujours un peu différente. Les guides dédiés aux débutants sont toujours écrits par des gens d’expérience, et bien qu’ils aient commencé un jour comme tout le monde, ils sont très objectifs.
Je mets donc mon ressenti, mon expérience, mes travers, les difficultés auxquelles j’ai du vaillamment faire face, en espérant que ça pourra donner une vision plus charnelle de cette initiation.
Première interrogation qui survient : la hauteur de selle. Une brève recherche sur google donne les résultats suivants :
-Il faut que la jambe soit presque tendues quand la pédale est au plus bas (mais pas tendues complètement, c’est déconseillé paraît-il)
-La hauteur de selle idéale dépend des gens, de la pratique, du confort. Bref, c’est à chacun d’essayer.
N’ayant jamais fait de monocycle, j’ai donc opté pour la première approche, en déduisant que la hauteur idéale se trouvera d’elle-même à force de pratiquer.
J’entreprends donc d’enfourcher mon mono contre un mur, et là, je n’ai pas encore commencé à rouler qu’un premier évènement vient concrétiser ce que j’ai lu sur le net!
Hé oui : nous, les hommes, sommes par une généreuse décision de Mère Nature dotés d’une paires de testiboules. La selle du mono est plus large à l’avant qu’une selle de vélo et remonte plus haut. L’écrasage de parties est donc une cruelle réalité que je n’aurais pas du négliger.
Rapidement suit un second problème :
LE RETOUR DE PÉDALE !!! Ce fléau est intervenu dès mon premier enfourchage, puis lors de mes multiples gamelles. J’ai donc fabriqué des protège-tibias avec des plaques de carton coincée dans mes grandes paires de chaussettes, à défaut de mieux. Ca marche très bien!
Seconde leçon relative aux retours de pédales. Tout confiant, je me lance, et je comprends vite que mon mollet n’est pas, lui, protégé (houuuu!). Les retours de pédales sont donc bi-directionnels? Ca, c’est un truc que j’ai moins vu en évidence lors de mes pérégrinations préambulatoires au monocycle.
J’ai donc fabriqué, très savamment, des protège-mollets du même matériau.
Mes débuts se sont faits à l’intérieur de maisons, car y’a plein de murs. Et c’est pas forcément pratique à la campagne de trouver un muret ou une barrière directement planté sur un sol plat… En général, y’a de l’herbe, de la terre et parfois des vaches.
Je me suis vite rendu compte qu’un mur ou un couloir à l’intérieur d’une maison, c’est méga pratique, mais aussi très versatile : entre les poignées et encadrures de portes, les convecteurs, et pire, la moquette murale (la moquette sur les murs existe encore dans certaines maisons!), c’est pas aussi pacifique que prévu.
Je passe sur les marques de pneu sur les porte et les murs, les presque coinçage de doigt derrière un radiateur pendant une vautre, les arrêts brutaux à l’aide de mes avant bras contre les moquettes de murs ou ces satanées encadrures de portes… Les avant bras, c’est les tibias des bras, tenez-le pour dit.
J’ai donc bien évidemment fabriqué des protège-avant bras avec du carton avant qu’ils soient réduits en peau de chagrin. Je vous laisse imaginer mon apparence 2 jours seulement après mes débuts : 79.img.v4.skyrock.net/79e/anonym … _small.jpg
En dehors de ces problèmes disons matériels, voilà ce dont je me suis rendu compte :
J’étais méga motivé genre « Trop d’la balle, je vais en faire 7 heures par jour jusqu’à ce que je puisse faire des tricks! »
Je me réponds à moi-même : « NON. »
C’est pas l’envie qui manque, loin de là, mais c’est 'ach’ment plus fatiguant qu’il n’y paraît !
Quand je suis sur le monocycle, mon pied ne touche pas terre (enfin, sauf si je me mets sur la pointe des pieds). L’équilibre permanent couplé à la menace imminente d’une bonne grosse gamelle ou d’une blessure est un très important facteur de stress. Le stress fait contracter beaucoup de muscles pour prévenir tout accident, et ça a deux effets : ça distrait de la maîtrise du monocycle tout en fatiguant physiquement ET psychiquement.
Exemple d’impacts immédiats : je tremble sur mes jambes (super pour l’équilibre!), j’hésite à me pencher en avant (super pour avancer!).
D’où l’avantage que j’ai trouvé dans la confection de mon armure cartonesque : on hésite moins à se lancer, on prend de l’assurance, et on roule tout de suite beaucoup mieux… C’est flagrant!
En dehors de la fatigue, un autre truc m’a fait progresser immédiatement. C’était l’évidence même, mais la mettre en pratique est loin d’être si facile que ça : SE PENCHER EN AVANT POUR DE VRAI ! On se penche, donc forcément on bascule et si le corps répond bien, il actionne la pédale pour compenser. Et là, miracle : on roule !
La mise en application de cette théorie m’a été très bénéfique. Il faut OSER. Au diable les chutes, de toute façon j’en subirai, il ne faut pas avoir peur de se faire mal. Même si c’est vrai que le fait de chuter volontairement en avant est complètement contraire à mon instinct de survie.
Enfin, précieux conseils lus sur le wiki, la posture : se tenir bien droit,+ être lourdement appuyé sur la selle = bien meilleur équilibre (et moins de fatigue). C’est tout con, mais ça marche diablement bien, et je me suis forcé à me rappeler de prendre cette posture dès que je me sentais moins sûr de moi.
Enfin, un autre truc dont je me suis aperçu, c’est que je roulais beaucoup mieux et avec un meilleur équilibre lorsque j’arrivais vers le bout du couloir (face à un mur). J’ai mis ça sur le compte du fait que je me saurai gentiment rattrapé par un mur en bout de course, et que j’hésitais donc moins à me pencher en avant. C’est une très belle preuve de l’influence du côté psychologique dans la maîtrise du monocycle. Et ça vaut aussi pour la drague.
Je suis couvert de bleus, de griffures, courbaturé, j’ai mal aux bras (à force de me rattraper violemment contre les murs). J’ai eu mes petits moments de régression, de stagnation, et de progrès. Je suis emballé, ne lâche pas l’affaire, et je reviendrai sûrement poster les nouveaux évènement perturbateurs (ou bienfaiteurs) dont je ferai l’objet!
En espérant que certains trouveront un intérêt à ce sujet (voir se rappelleront des souvenirs… ), je vous souhaite une agréable semaine.