Bon ba voilà ; c’est fait
Je ne suis qu’une misérable fiotte Vu le temps qu’il m’a fallu pour quitter Forcalquier puis rallier Bédoin puisque que finalement j’ai choisi cette route parmi les trois possibles pour grimper le Mont Ventoux. Je craignais de ne pas pouvoir respecter mes impératifs d’horaires. J’ai donc préféré commencer l’ascension non pas à Bédoin centre ville mais un peu plus loin sur la route à la sortie du lieu dit " Les Bruns" Ce qui d’après mes savants calculs m’ a épargné 5 km et 200 m d’élévation et surtout du temps gagné.
C’est qu’il y avait quand même pas mal d’incertitudes dans ce projet …
Les chiffres c’est bien beau, mais je n’étais pas totalement sûr d’arriver en haut.
Arriver oui, mais dans quel état. Sans compter qu’avant d’arriver en haut il faut déja arriver en bas
J’ai décidé, histoire de me donner d’avantage de motivations, de laisser la voiture en haut.
Vroum C’est parti. En plus n’étant pas vraiment du coin cela m’a permis d’évaluer plus précisément la difficulté à venir. J’ai pu apprécier que la majorité de l’ascension était finalement en forêt sur une route en très bon état qui tourne sans arrêt. Ce qui est bien plus agréable que des longues lignes droites où tu ne vois pas le bout. A l’heure où je suis passé en voiture, il avait encore beaucoup de cyclistes en route vers le sommet. De toute évidence, Ils en chiaient grave, les gaillards … Et hop me voilà en haut.
Aie c’est vraiment haut (1909m), c’est pas du pipeau Je grignote quelques biscuits et me mets en quête d’un gentil touriste pour me descendre tout en bas. Et bien ce ne fut pas une mince affaire. Comme par hasard peu de voiture redescendaient par cette route Quand bien même j’aurais eu la moelle de me taper la descente et la montée, ce qui n’était pas le cas, je n’en avais pas le temps. Donc j’erre un bon moment, comme une âme en peine, pour trouver un taxi vers le bas. J’ai dû finalement prendre 3 voitures pour descendre jusqu’en bas ou presque. Pendant ce temps l’heure tourne et je me dis que mon train, lui, s’en bat les bogies à grande vitesse. Ce qui explique pourquoi j’ai préféré raccourcir l’ascension.
En mono Paulo, let’s go
Bon c’est finalement qu’une grosse montagne à chèvres me dis-je … Je me surprends même à mouliner assez vite. Mon compteur (pas bien étalonné) me donnera une pointe à 17 km/h. Je réalise au passage que le mon 24 KH monté avec une roue de 26 et un pneu très fin donne un fantastique rendement. Je ne roule pas très souvent avec cette configuration, c’est très agréable … L’euphorie ne durera pas bien longtemps. Très vite je suis confronté aux 7,5% de pente moyenne avec des passages à 10,7%. Ce qui n’est pas si monstrueux que ça, mais sur les 14km restant … Malheureusement, vu l’heure avancée dans après midi, il n’y a plus tant que ça de cyclistes qui montent. Je me sens un peu seul. Zut j’ai oublié la zik. Heureusement de temps en temps, je suis rattrapé par quelques cyclistes. J’en profite et je m’amuse même à les taquiner un peu en accélérant sur quelques dizaines de mètres à chaque fois Je vais le regretter très vite … En causant avec l’un deux, je réalise que ce ne sont pas tous des fiottes … Celui là me dit être à son 160e km 2 roues mais respect tout de même …
Je suis maintenant à 1500 m du chalet Reynard, je me sens plutôt bien, je n’ai pas que ça à faire, je me dis que je dois pouvoir faire toute l’ascension sans arrêt. C’est jouable … C’était sans compter avec un ou deux plis dermatotesticulaires qui commence à bien me gêner. Devant le chalet Reynard je capitule Sans me laisser abattre pour autant. Non mais Pas d’arrêt de progression. Je prends juste la tangente, derrière le rail de sécurité, et marche tout au long du rail, soit sur 100m pas plus. Et je reparts, fier comme un monocycliste qui vient de se faire mater par tout les cyclistes attablés à la terrasse du chalet
Mais à partir de maintenant c’est fini la rigolade. J’attaque zone lunaire du Ventoux. Pas vraiment plus dur que le reste, si ce n’est que les bouts droits sont plus longs. Ce qui fera toute la différence c’est ce P… de F… de vent
Je m’en tirerai pas si mal que ça. A chaque virage je changeais d’orientation, donc en gros un coup dans le dos, un coup 3/4 face. M’obligeant à me tordre dans tout les sens pour maintenir le mono en ligne. Là je me suis battu plus d’une fois.
A l’inverse, lorsqu’au détours d’un virage j’avais le vent dans le dos, je dois avouer qu’il y avait là quelque chose d’orgasmique En effet le vent étant tellement fort que par moment cela gommait pratiquement la pente. Et me voilà attaquant l’avant dernier virage. C’était gagné. Mais la fatigue aidant plus une ultime rafale je rate ce maudit virage (j’aurais du le prendre plus large) Boum Badaboum Par terre J’en perds même le pouêt. No bobo, je repars aussi sec et je savoure l’arrivée. Quoique, je savoure pas longtemps. Il se fait tard et il caille et vente grave sa mère et sa grand mère là haut.
Bilan :
Pour une première fois, je crois avoir fait le bon choix avec le 24 x 125 de course.
J’avais très envie de la faire en 36"x150 (j’ai toujours …) mais je crois que cette route aurait été trop dure pour moi. J’aurais probablement du mettre pied à terre sur quelques portions. Notamment dans les virages où la pente gagne vite en % sur juste quelques mètres.
Super content de n’avoir fait qu’une très courte pose dermato … De n’avoir échoué finalement qu’une fois.
Trop content d’avoir causé avec un type à l’arrivée qui m’a pris en photo et me les a envoyées ce matin. Surprise je ne savais pas qu’il en avait pris aussi pendant l’ascension.
La prochaine fois je n’oublierai pas mes chaussures dehors la veille au soir alors qu’il pleut pendant la nuit. Elles étaient encore bien lourdes pendant la grimpette.
Je tâcherai de dormir un peu plus la nuit précédant ce genre de fantaisie. Ca doit aider …
Cela donne très envie de le refaire en 36". Monter par une route plus facile et redescendre par celle là, par exemple.
Voili Voilou. J’espère vous avoir donné envie de m’accompagner une prochaine fois.
quelques photo