J’ai profité du weekend du 11 novembre pour roder ma nouvelle acquisition : un Nimbus Impulse. Certains l’ont vu à la Coupe de France et quelques privilégiés ont même pu l’essayer. J’aurai l’occasion de parler de ce fantastique mono dans la section appropriée. Au sommaire ici : de l’aventure, des chutes, du soleil et les magnifiques paysages du pays du Bessin et des Marais du Cotentin. Pour les nuls en géographie nationale, ça se passe dans le Calvados et dans la Manche.
Mon périple en quelques chiffres :
- 227 km parcourus
- 14 heures de roulage
- vitesse maxi : 26.6 km/h
- vitesse moyenne : 16.1 km/h
- carburant : 5 boites de lentilles en conserve, des agrumes, du chocolat bien noir et de l’houmous.
Vendredi 11 novembre. 1er jour : Bayeux -> Carentan
72 km en 4 heures et 27 minutes
Je me disais la veille qu’il ne fallait pas que je parte trop tard. J’avais décidé un peu à la légère et sans trop de préparatifs de rejoindre Cherbourg en 3 jours. Je ne connaissais pas mes capacités sur une aussi longue distance en mono, ca allait être un bon teste. Je voulais me laisser de la marge pour être sûr d’arriver à destination. Je n’ai pourtant pas mis mon réveil à sonner. C’est le weekend après tout. Je me réveille vers 09h00. Super, je n’ai pas dormi jusqu’à midi. Je suis aussi motivé qu’on peut l’être au réveil mais l’excitation commence à monter. Je suis légèrement inquiet pourtant. Deux jours avant je m’étais endoloris le postérieur lors d’une sortie avec le 36. La faute à la selle neuve ? (une KH Freeride au passage). Classique dirons certains.
Je saute malgré tout sur le mono à 10h51 précisément. Je vient de me souvenir que j’ai mon sac de randonnée de 40 litres sur le dos. Apparemment je peux faire avec. Je suis bon pour me fader les 160 et quelques bornes que m’a indiqué Googlemaps pour atteindre Cherbourg en longeant le littoral au maximum. Je fais les 10 premiers kilomètres sur une route peu intéressante pour rejoindre Port en Bessin, le port de pêche local. Je ne m’y arrête pas, je connais bien. J’effectue ma première montée à la sortie de la ville pour arriver au niveau du golf. C’est bon je suis bien chaud. J’arrive ensuite à St Laurent sur Mer où j’ai roulé une fois déjà en 29. A cet endroit la route longe sur 4 bons kilomètres une des plages bien (tristement) connue du débarquement : Omaha Beach. Rouler ici est un pur plaisir surtout quand la marée basse découvre la plage sur plusieurs centaines de mètres. Les nuages qui couvraient le ciel jusque là on laissés la place à un soleil magnifique. Je profite le plus possible de la route rectiligne et plate car je sais qu’au bout elle quitte le littoral et remonte sur la falaise.
Je fais mon premier vrai arrêt touristique à la pointe du Hoc, place fortifiée par les allemands pendant la guerre. A ce stade j’ai déjà roulé pendant un peu plus de 2 heures et pourtant je n’ai pas vu le temps passer. Mon arrière train se porte plutôt bien. Je commence à m’accommoder de la poignée du Impulse que je n’ai pratiquement pas touchée depuis les réglages sommaires que j’avais fais à la CFM. Je commence sérieusement à avoir faim. Heureusement, j’arrive bientôt à Grandcamp-Maisy où j’espère trouver quelques victuailles pour me sustenter. J’avais cependant oublié que le jour était férié et vu l’heure tardive à laquelle j’arrive, les chances que quelque magasin soit ouvert sont minces. Je déniche pourtant une boulangerie restée ouverte tardivement et me fait préparer un frugal sandwich-jambon-cornichons accompagné d’un donut. Mon repas pris sur le port, je repars rapidement puisqu’il n’y pas grand chose ni grand monde à voir ici.
A ce stade j’entame la deuxième parti de mon itinéraire de la journée avec à la clé mes premiers tours de roues en tout-chemin. Ayant depuis le début à l’idée de longer au maximum la côte, je me suis retrouvé à plusieurs reprises au “bout de la route” avec comme seuls alternatives de faire demi-tour ou d’emprunter un chemin quand il en existait un. C’est ce qui arrive au kilomètre 50 quand, arrivé au bout d’une petite route agréablement (étrangement ?) calme, je me retrouve la roue dans le sable. Je suis en fait à Géfosse-Fontenay, dans la baie de Veys, estuaire où se jette la Douve, la Vire, la Taute et l’Aure. Je viens aussi de rentrer dans le parc des marais du Cotentin. Pour poursuivre ma route et puisque je n’aime pas rebrousser chemin, j’emprunte sur les conseils d’une autochtone un sentier qui abouti sur une petite route goudronnée. Sur ce kilomètre sablonneux qui serpente le long de la plage, je chute pas moins de 3 fois. Point positif : je sais maintenant que le levier de frein placé en l’air est bien protégé. Point négatif : il rentre aisément dans ma cuisse droite. Je prends mon 4 heures arrivé à Isigny-sur-mer. Il est presque 16h et pendant que j’engloutis quelques clémentines, je vois le soleil accélérer sa descente à vue d’oeil. C’est le signe que la fin de la journée approche. Je suis encore à 10 kilomètres de mon étape de la journée. Je me remets rapidement en selle bien décidé à arriver avant la nuit. Mise à par une petite lampe à leds blanche accrochée au tube de selle, je ne suis pas équipé pour rouler à la nuit tombée.
Il est 16h30 à la petite pendule de la réception de l’hotel Vauban de Carentan. Je décide de passer la nuit ici. La chambre est jolie, bien qu’un brin désuète dans sa décoration mais ce n’est pas pour me déplaire. L’accueil est des plus chaleureux et mon arrivée en mono est l’occasion d’un interrogatoire en bonne et due forme de la propriétaire des lieux. Mon dîner serra composé de carottes, d’houmous, de lentilles en boite et d’une tablette de chocolat. Royal.
Le tracé et les détails de mon parcours : endomondo.com/workouts/iejxb-cT0ko